Les journées à Madness se suivent et se ressemblent. Tout est réglé selon une routine implacable. Comme tout les matins, je me levais tôt. Je faisais en sorte de sortir de la maison avant de croiser mon cher père. Et je réussissais forcément à mettre pas mal de distance entre nous deux. Pour rien au monde je n'aurais passé quelques heures en sa compagnie, car de toute façon je n'avais rien à lui dire. Il n'était que mon géniteur. Ce n'est pas parce qu'il avait mis sa chose dans ma mère et prit quelques heures de plaisir avec elle que je devais lui accorder tout mon amour.

J'arrivais donc à l'Académie comme tout les matins, ma fois rien de problématique à tout ça. Je passais une bonne partie de la journée à errer de toit en toit afin de surveiller les moindres recoins du domaine. Surveiller, c'était tout ce que j'avais à faire depuis quelques jours. Je surveillais, et je ruminais des pensées. Ma dernière discution avec mon père m'avait profondément agacé, et je ne cessais de la tourner et retourner dans ma tête. Nouz n'avions qu'une seule vraie liberté, celle d'avancer. J'avançais, j'avance, j'avancerai.
Je m'apprêtais à rentrer quand je reçu un mail de... mon père. J'ouvrais mon téléphone - qui tenait plus du détonnateur de bombe, de l'ordinateur portable et de la fusée que d'un téléphone - et lisais le court message :

Citation :

Surveille Seven

Je poussais un loooong soupir d'agacement. Il me prenait un peu pour son chien de garde non ? J'étais pourtant pas une nounou ! Mais j'obéissais quand même et partais à la recherche de Seven. Je ne savais pas exactement à quoi il ressemblait, mais je savais quelques choses sur sa personne. Déjà il était vieux, et avait été victime de deux atrocités. La première était d'avoir joué les cobayes pour une cryogination. La seconde était que, à son réveil, il avait attérit entre les mains de mon père, par un fruit du hasard certain. Le destin était un peu trop joueur à mon gout. Je suivais donc ce fil du destin à la manière d'un funambule, et je rejoignais Seven sous des cerisiers en fleurs, deux cafés à la main.

- Bonjour, Seven. Je suis Alicia, One. Un café ?

Je ne souriais pas. Il n'avait pas l'air plus ravi que ça de ma présence, et je n'avais aucune envie de jouer les nounous, même si je dois bien avouer que le décor était beau. Je lui tendais un café, voyant que sa boisson actuelle était vide. Le café était sans doute la plus vieille boisson du coin, et sans doute ma préférée. Je m'appuyais contre un arbre et regardais le ciel. J'étais habillée d'un jean bleu foncé, d'un tee-shirt blanc, d'une veste et de chaussures robustes noires. Accroché fièrement à mon épaule, il y avait un masque blanc, qui rappelait un peu un loup.

- Comment vas-tu, Seven ?